La prise en charge des affections des voies respiratoires en station
Les maladies respiratoires représentent un ensemble de pathologies très diverses. Certains curistes viennent en station thermale pour être traités pour des problèmes associés à la sphère oto-rhino-laryngologique (ORL), à l’arbre bronchique, ou aux deux. Ils trouvent en la médecine thermale, une solution pour pour traiter efficacement et durablement leurs roubles.
Les différents niveaux d’action de la cure en voies respiratoires
Le traitement thermal des voies respiratoires allie plusieurs actions
Dans un premier temps, il agit de deux façons : avec des soins généraux qui visent à améliorer l’état général du curiste, et avec des soins spécifiques, pendant lesquels les produits hydrothermaux sont mis en contact direct avec les tissus lésés. Une cure de boisson peut y être associée : elle apporte minéraux et oligoéléments, et stimulerait le système lymphoïde intestinal. À cela s’ajoute le traitement physique, qui permet d’évacuer les sécrétions et les détritus liés au processus inflammatoire et/ou infectieux et permet de relancer la mécanique ventilatoire. L’éducation thérapeutique vient en complément et est particulièrement importante auprès des plus jeunes patients, qui doivent apprendre à vivre avec une pathologie chronique ou récidivante. Enfin, la climatothérapie n’est pas à négliger. Le curiste, dans un air moins pollué, plus pauvre en germes et en allergènes pendant 21 jours, trouve une qualité de vie améliorée à la sortie du séjour thermal. On remarquera enfin qu’il n’existe quasiment pas de risque d’incident.
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Dans quels cas prescrire une cure à un patient ?

Arbre bronchique
- Asthme (adulte et enfant), d’origine allergique ou non
- Bronchite chronique, avec ou sans dilatation des bronches
- Bronchopneumopathies chroniques (BPCO) de l’adulte, etc.
Sphère ORL
Affections chroniques, a.ections infectieuses récidivantes et troubles immuno-allergiques de l’adulte et de l’enfant :

- Rhinites atrophiques ou vasomotrices Rhinopharyngites
- Rhino-sinusites, d’origine allergique ou non
- Otites
- Affections chroniques du pharynx
- Laryngites
- Amygdalites chroniques
- Trachéites allergiques, etc
Ces affections relèvent, en première intention, d’une prise en charge par traitement médical local, associé ou non à un traitement général (par exemple antihistaminique pour les étiologies allergiques). En cas d’échec du traitement médical, un geste chirurgical peut être envisagé (turbinoplastie partielle inférieure, septoplastie, polypectomie…) : en cas de contre-indication ou de refus du patient, la prise en charge thermale doit être envisagée.
Contre-indication
- Insuffisance cardio-respiratoire
- Infections broncho-pulmonaires évolutives (tuberculose, abcès pulmonaire…)
- Cancer en évolution
- Les stations d’altitude supérieure à 800 mètres peuvent s’avérer à risque en cas d’hypoxie inférieure à 65-60 mmHg constatée de manière permanente.
Focus sur certains soins spécifiques
Pour les soins spécialisés, l’administration locale du médicament (l’eau thermale et ses dérivés vapeur et gaz) se fait directement sur les tissus lésés. Ils ont une action positive grâce à des effets antiseptiques, mucorégulateurs, antiallergiques et immunomodulateurs.

L’asthme de l’enfant
Première maladie chronique de l’enfant, l’asthme touche plus de 10.% des jeunes scolarisés, avec des conséquences socio-économiques majeures.: retard scolaire, consultations en urgence, hospitalisations… Si les avancées thérapeutiques ont amélioré le contrôle, la prise en charge et le vécu au quotidien de l’asthme par l’enfant et sa famille, l’asthme allergique reste l’une des indications majeures de cure thermale. Celle-ci peut s’intégrer dans un parcours thérapeutique, en complément d’un traitement de fond ou d’une désensibilisation, ou être un élément de prévention. Le thermalisme pédiatrique se distingue du thermalisme adulte dans ses modalités. Les soins sont adaptés à l’âge et modulés dans la durée ; ils doivent être expliqués d’une façon simple et imagée afin que l’enfant comprenne et s’approprie le traitement. Le suivi médical et thermal nécessite information réciproque et collaboration entre les médecins, les agents thermaux et l’entourage familial.
Une pratique sous-utilisée par les praticiens au vu des résultats
La prescription de soins crénothérapiques en cas d’affections des voies respiratoires est encore trop peu mise à profit, alors même que les travaux de la littérature médicale mettent en avant de bons résultats dans le cadre de nombreuses pathologies récidivantes souvent difficiles à traiter. L’action mécanique de l’eau thermale porte, à la fois, sur l’évacuation des sécrétions stagnantes et de l’excès de mucus dans la sphère sinusienne, ainsi que sur la stimulation de la circulation sous-épithéliale profonde et superficielle des muqueuses qui favorisent leur humidification, la réparation des tissus lésés et l’activation des réactions immunologiques. L’amélioration s’illustrera sur la fréquence en baissedes épisodes infectieux, les signes cliniques locaux et l’augmentation des moyens de défense cellulaires et/ou moléculaires.
Des bienfaits prouvés
Plusieurs études* ont montré que les patients revenant de cures thermales pour des pathologies ORL ont, un an après les soins, connu beaucoup moins de prescription d’arrêts de travail, de médicaments (antibiotiques, antiinflammatoires, antalgiques et fluidifiants) et ont été moins souvent hospitalisés. De même, on a remarqué chez plusieurs patients sourrant de troubles de l’audition liés aux atteintes ORL que la perte auditive était améliorée dans les cas de surdité légère ou moyenne.
* Voir La médecine thermale – Données scientifiques. 2018. Éditions John Libbey. Coordinateurs.: Patrice Queneau et Christian-François Roques. P. 235.