Accident de la vie, maladie grave, opération ou traitement lourd… certaines épreuves sont difficiles à surmonter. La cure, grâce à sa prise en charge globale et son encadrement professionnel, est l’occasion de se consacrer à soi, de reprendre des forces et de se laisser aller dans un cadre propice au « lâcher prise », le temps d’une parenthèse réparatrice.
Séquelles d’accidents vasculaires cérébraux (AVC)
Chaque année, 6 000 personnes sont handicapées par des séquelles d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Dès le retour à l’équilibre de l’état circulatoire, la médecine thermale peut offrir des soins d’entretien bien adaptés aux besoins du patient. En effet, la médecine thermale repose sur une prise en charge globale des patients dans leur phase de récupération, axée sur des soins thermaux quotidiens associés à un accompagnement individualisé et adapté à chaque personne selon son rythme et son état.
La cure permet de poursuivre plusieurs objectifs :
- améliorer la motricité grâce à la rééducation ;
- préserver l’autonomie ;
- informer sur les conséquences et les enjeux du retour à domicile ;
- rassurer et fournir un soutien psychologique sur-mesure.
Si la cure thermale ne permet pas de guérir les maladies neurologiques, elle peut toutefois ralentir l’installation des symptômes, permettre de mieux récupérer des déficits des fonctions lésées, en favorisant ainsi une meilleure réinsertion, autonomie et qualité de vie.
Séquelles des traitements du cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent en France. Au terme des traitements lourds qu’il requiert, les femmes en rémission, outre la fatigue, peuvent éprouver un fort sentiment de perte de féminité et d’abandon. Les stations thermales sont un relais possible pour accompagner leur convalescence, grâce à des programmes multidisciplinaires de reconstruction, prenant en compte les facteurs physiques aussi bien que psychiques.
Chaque année, elles sont entre 500 et 1 000 femmes, en rémission de leur cancer du sein, à être traitées en cure thermale dans le cadre de programmes d’Éducation Thérapeutique du Patient ou de mini-cures.
Ces protocoles ont tous été inspirés de l’étude PACThe*, qui porte sur la mesure du bénéfice pour les curistes en rémission d’un cancer du sein d’un programme thermal associant, sur deux semaines, un suivi nutritionnel (pour ne pas prendre de poids, facteur de risque de récidive), un programme d’entraînement physique (renforcement musculaire, séances “économie du geste”, réhabilitation physique et aquagym) et une approche psychologique (sophrologie, groupes de parole…). Bien sûr, au cœur du séjour : les soins thermaux. Pour ces femmes, des eaux thermales chaudes, aux effets calmants et décontracturants sont préconisées (massage sous eau, drainage lymphatique…).
Un an après la cure, l’étude a prouvé que la qualité de vie est significativement meilleure pour les femmes ayant suivi un séjour thermal que pour les autres, tout comme le contrôle pondéral et les troubles de l’humeur.

Suite des autres cancers
Certaines cures thermales à orientation Dermatologie ont aussi une action bénéfique sur les séquelles cutanées de plusieurs types de cancer après les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Ces traitements, bien que très efficaces, ont des effets secondaires lourds : brûlures,cicatrices en ammées, peau réactive irritable…
Les traitements thermaux permettent de retrouver mobilité et qualité de la peau et s’inscrivent dans une démarche globale de reconstruction et de récupération. Il existe également des modules spécifiques Post- Cancer Gynécologique pouvant être associés à une cure thermale classique (orientation Gynécologique).
Certains établissements thermaux à orientation Phlébologie ont une grande expertise dans la prise en charge du lymphœdème des membres supérieurs, effet secondaire possible d’un traitement réalisé au niveau de l’aisselle (curage axillaire en particulier).
Burnout
Le burnout se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
Pas toujours simple à identifier et diagnostiquer, on retrouve chez le patient atteint de burnout tout ou une partie des symptômes suivants :
- manifestations émotionnelles (peurs mal définies, tensions nerveuses, irritabilité ou absence d’émotion…) ;
- manifestations physiques (troubles du sommeil, fatigue chronique, tensions musculaires avec douleurs rachidiennes, variation de poids, maux de tête, nausées, vertiges…) ;
- manifestations cognitives (diminution de la concentration, difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois, à prendre des décisions…) ;
- manifestations comportementales(repli sur soi, isolement social, comportement agressif, ressentiment et hostilité à l’égard des collaborateurs et comportements addictifs : tabac, alcool, tranquillisants, drogues, etc.) ;
- manifestations motivationnelles(désengagement progressif, baisse
de motivation et du moral, effritement des valeurs associées au travail, doute sur ses compétences, remise en cause professionnelle, dévalorisation).
La station thermale est un espace neutre dans lequel chaque curiste peut se sentir en sécurité.
Plus le burnout est pris en charge tôt, plus la cure sera efficace. Pour cela il est important de reconnaître les signes : troubles du sommeil, angoisses, état de fatigue chronique, troubles de la concentration et changement de comportement, sont autant de symptômes qui peuvent alerter. Si à l’inverse le trouble est installé depuis longtemps, il faudra effectuer plusieurs cures sur 2 ou 3 ans pour avoir des résultats optimaux.
Dans la prise en charge du burnout, comme pour les états dépressifs, le protocole thermal implique une combinaison de bains, de douches générales au jet, de massages sous l’eau et de bains en piscine. Des séances de relaxation, des ateliers de gestion du stress et des entretiens individuels viennent compléter les soins.
La station thermale est un espace neutre dans lequel chaque curiste peut se sentir en sécurité, loin des éléments stressants du quotidien qui peuvent nuire à la guérison. C’est un moment particulièrement propice à l’introspection et à la prise de décision : nombreux seront les curistes qui pourront effectuer un choix de vie pendant cette « coupure », et s’éloigner à leur retour d’environnements toxiques.
La cure thermale peut également aider les curistes à se sevrer : le burnout est souvent accompagné de comportements addictifs, et la cure semble tout indiquée pour accompagner les patients dans la réduction progressive de leur consommation de substances nocives (alcool, médicaments, drogues…).
Cure et rééducation post-traumatique
Après une intervention chirurgicale orthopédique, après un accident de la voie publique, ou après un traumatisme sportif, la rééducation s’impose en général. Un séjour dans une station thermalespécialisée offre un complément efficace.
La thérapeutique thermale s’inscrit comme une nouvelle étape après une chirurgie de prothèse de hanche, de genou ou une fracture de l’extrémité supérieure du fémur.
La balnéothérapie, les massages, la mobilisation articulaire et les propriétés des eaux thermales concourent à favoriser une récupération rapide. Selon les symptômes présentés par le patient — après une intervention chirurgicale comme la pose d’une prothèse, la réparation d’un traumatisme ou d’une fracture — le médecin thermal va rédiger une ordonnance de soins adaptés.
Les soins de rééducation, présents dans tous les programmes de cure thermale à orientation rhumatologie, sont tous réalisés par des kinésithérapeutes diplômés.
Séquelles de brûlures et cicatrices
Le recours à la cure thermale est devenu un élément privilégié dans la prise en charge des séquelles cicatricielles et des brûlures.Cette démarche s’inscrit dans une prise en charge globale qui associe soins thermaux et éducation à la santé de la peau. Elle permet d’assurer une amélioration globale de l’état du patient, au niveau cutané, fonctionnel et psychologique.
La station thermale reste un lieu privilégié pour le passage d’un cap critique, aussi bien fonctionnel qu’esthétique. Sont concernés les brûlés avec des cicatrices :
- graves (hypertrophiques, chéloïdes, brides, cicatrices rétractiles…) ;
- de délabrement cutané post-traumatiques ;
- de nécroses septiques ;
- chirurgicales d’amputation ou de chirurgie réparatrice.
La prise en charge en milieu thermal poursuit plusieurs objectifs :
- diminution de l’inflammation et meilleure cicatrisation, avec amélioration du confort cutané et diminution nette du prurit (ce qui facilite la rééducation et la tolérance des orthèses compressives) ;
- lutte contre l’hypertrophie cicatricielle et ses complications esthétiques mais aussi fonctionnelles ;
augmentation de la souplesse cutanée et de la mobilisation articulaire ; - soutien psychologique via l’éducation thérapeutique du patient ;
- apprentissage du maquillage médical correcteur quand les zones cicatricielles pénalisent l’image du patient et sa vie relationnelle.
QUELQUES CHIFFRES
Chaque année, en France, près de 335 000 personnes, dont plus de 110 000 enfants de moins de 5 ans, se brûlent avec un objet du quotidien.
Barbecue, four, fer à repasser, fer à lisser les cheveux, casseroles… les situations présentant un risque de brûlure domestique sont très nombreuses au sein du foyer.
Ces différents objectifs, qui concourent à une meilleure qualité de vie du patient, peuvent être atteints grâce à la prise en charge complète, par un personnel spécialement formé, proposée par la médecine thermale : dermatologues, masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers, agents thermaux, psychologues et esthéticiennes coordonnent leurs efforts pour apporter le plus de soulagement possible à un curiste souvent en situation de détresse.
Aux soins s’ajoutent divers ateliers d’éducation thérapeutique du patient: atelier hygiène-hydratation, alternatives au grattage ou encore relaxation.
Les ateliers de maquillage correcteur jouent également un rôle essentiel en permettant d’apprendre à dissimuler les stigmates des brûlures, temporaires ou permanents.
Grâce à des techniques simples et faciles à reproduire chez soi, le patient apprend à masquer l’érythème, l’hypopigmentation ou l’hyperpigmentation, et à atténuer les altérations du relief cutané.